Sam Zaenker

Que fait un écrivain quand il n’écrit pas ? 🤔

L’image de l’écrivain solitaire, enfermé dans son bureau, tapotant frénétiquement sur son clavier 💻 ou noircissant des carnets de notes, 📝 est bien ancrée dans l’imaginaire collectif. Mais qu’advient-il lorsqu’il ne compose pas de phrases, ne jongle pas avec les mots et ne tisse pas de récits ? Ma vie d’écrivain (puisque je ne peux parler que de ma propre expérience) en dehors de l’écriture est tout aussi riche et essentielle à son processus créatif. 🖋️

Lire, encore et toujours 📚

Un écrivain est avant tout un lecteur. Il se nourrit des œuvres des autres pour enrichir son propre style, s’inspirer de nouvelles idées et découvrir des voix différentes. Lire est une manière d’explorer le monde, de se confronter à d’autres imaginaires et d’approfondir sa compréhension de la langue. C’est aussi une évasion loin du quotidien, un voyage dans d’autres époques, d’autres réalités, d’autres esprits. Et c’est ce dont notre cerveau a besoin pour rester créatif. 

Observer et s’imprégner du réel 🌃

Le quotidien d’un écrivain est souvent fait d’observation. Une conversation entendue dans un café, un détail architectural au détour d’une rue, une émotion fugace perçue dans un regard… Tout devient matière à fiction. L’écrivain est un collectionneur d’instants, un archiviste du réel qui alimente sa créativité en restant attentif au monde qui l’entoure. Les petits carnets format de poche que je transporte partout avec moi m’aident beaucoup à noter les idées qui me viennent à l’esprit. Si je n’ai pas d’idée claire, je peux aussi simplement prendre en photo l’endroit ou un détail qui m’a inspiré. Cette technique est également efficace pour consigner des impressions fugaces. 

Se documenter et faire des recherches 📸

Que ce soit pour écrire un roman historique, une dystopie futuriste ou un polar contemporain, un écrivain consacre une quantité considérable de temps à la recherche. Il se plonge dans des ouvrages spécialisés, interroge des spécialistes, visionne des documentaires et se rend sur les lieux de ses intrigues. La crédibilité et la profondeur d’une œuvre dépendent en grande partie de cette étape exploratoire. Un des aspects les plus difficiles, selon moi, est de ne pas me laisser entraîner dans la spirale des découvertes. Une chose en entraîne une autre, un documentaire ou un livre aborde un nouveau thème qui suscite instantanément ma curiosité, et avant même que je m’en rende compte, mes huit heures de travail s’envolent en fumée. Pour éviter de m’égarer, il est crucial que je prenne des notes. Si je cesse d’écrire pendant une période prolongée, je sais que je suis sortie du sujet !

Entretenir son imaginaire 🫠

L’écriture ne vient pas de nulle part. Elle puise dans un réservoir d’images, de sensations et d’expériences. Pour cette raison, les écrivains consacrent aussi du temps à des activités qui stimulent leur imagination : aller au cinéma, écouter de la musique, faire de longues promenades… Tout ce qui enrichit leur univers mental nourrit indirectement leur écriture. La musique me convient parfaitement, qu’il s’agisse de radios populaires ou d’opéras classiques (je n’aime pas tout, mais certains me touchent profondément).Elle remue mes sentiments et m’aide à trouver le ton juste. 

Vivre, tout simplement 😎

Enfin, l’écrivain est avant tout une personne qui vit. Il partage du temps avec ses proches, gère son quotidien, voyage, découvre de nouvelles expériences. Ces moments hors de l’écriture sont indispensables, car ils lui permettent d’accumuler de la matière brute, des émotions et des souvenirs qu’il transformera plus tard en mots. Mais ne vous y trompez pas. Une chose que j’ai remarquée rapidement après avoir décidé de me consacrer entièrement à l’écriture, c’est que, soit je rédigeais, soit je pensais au contenu que je souhaitais écrire, mais, en tout temps, l’écriture ne me quittait plus. Je considère maintenant la réalité comme une gestation invisible, mais essentielle. Elle s’occupe de la planification, du contenu et de l’élaboration de mes récits futurs, souvent sans que j’en sois moi-même consciente. 

Alors, la prochaine fois que vous imaginez un écrivain « ne rien faire », rappelez-vous qu’il est peut-être en train d’écrire… sans écrire.

À très bientôt,

Votre Sam 🖋️

Photo de Marcos Paulo Prado