Café Classique : Le programme de 2026 est prêt !
Il y a des saisons qui se préparent comme des parfums, couche après couche. 2026 sera de celles-là. La liste des œuvres de l’année prochaine pour Café Classique est enfin arrêtée : cinquante-deux textes, un par semaine, qui formeront un chemin à travers trois siècles d’écriture, de continents, d’ombres et de révélations. Je ne dévoile pas tout : ce serait rompre le charme. Mais voici, mois par mois, la couleur du voyage : • Janvier ouvrira sur des voix fondatrices : un philosophe rebelle du XVIᵉ siècle, un grand roman d’apprentissage, un souffle romantique venu de très loin. • Février sera le mois des amours impossibles, des passions qui dévorent et des jeunes héros qui…
La vie que je vis quand je ne dis rien.
Je l’ai déjà dit, je suis une maniaque des carnets, des journaux. Mais qu’est-ce que j’écris dedans ? Il y a d’abord la vie visible, celle qu’on raconte : les rendez-vous, les courses, les repas, les mots échangés pour remplir les heures. Et puis, surtout, il y a l’autre : celle qui se déroule sans bruit, à l’intérieur, comme un film qu’on regarde seul. C’est là que tout se passe vraiment. Pendant que le corps s’affaire, l’esprit vagabonde ailleurs : dans une phrase qu’on n’a pas dite, dans un souvenir qui insiste, dans un monde inventé pour tenir debout, dans des plans flous qui s’échafaudent, ou s’écroulent. La vie…
Changer sans bruit.
Il n’y a pas toujours de signe avant-coureur. Parfois, le changement commence sans prévenir, comme un lent déplacement du sol sous les pas. Rien de visible. Rien de spectaculaire. Juste une autre manière de respirer. Les grands bouleversements font du bruit ; les vrais, non. Ils se tissent dans les heures silencieuses, dans les gestes répétés, dans la fatigue qu’on ne commente plus. Un matin, on s’aperçoit qu’on ne pense plus tout à fait pareil, qu’un mot qu’on aimait s’est éteint, qu’une peur ancienne ne mord plus. Changer sans bruit, c’est laisser le temps travailler à notre place. C’est comprendre que l’identité ne se retourne pas d’un coup, mais…
Nous n’habitons plus les mêmes phrases.
Au début, tout brûle : les gestes, les voix, la moindre hésitation devient étincelle. Deux êtres se parlent dans une langue qu’eux seuls comprennent, une grammaire née de la fusion, du vertige et du hasard. Puis, un jour, cette langue se fissure. Les mots se désaccordent. Les phrases qui autrefois portaient la chaleur ne diffusent que douleur et chagrin. On continue de parler, mais le souffle n’y est plus, comme des acteurs récitant un texte dont ils ont oublié le rôle. Ou alors, on ne parle plus du tout, et les abîmes se creusent au milieu de poitrines déchirées. Parce que l’amour, quand il s’éteint, ne disparaît pas immédiatement…
Le bruit de la pluie sur les carreaux.
Il pleut depuis ce matin. Pas la grosse pluie d’orage, non, celle qui s’installe doucement, sans prévenir, comme si elle voulait rester un moment. Les gouttes glissent le long des vitres, se croisent, se perdent. Et moi, je les regarde filer sans trop savoir à quoi je pense. Le monde dehors s’est un peu effacé. Tout semble ralenti, feutré, comme s’il fallait chuchoter pour ne pas troubler quelque chose. Je crois que j’aime ça : cette façon qu’a la pluie de mettre les gens à distance, de tout ramener à l’essentiel : une tasse chaude, une lampe allumée, le bruit du ciel sur le verre. Quand j’étais petite, j’imaginais…
Animal d’automne : quand la saison nourrit mon inspiration
Je crois que la créativité a ses saisons. Comme un arbre qui change avec le temps, j’ai des périodes où je m’élance, d’autres où je me recroqueville, certaines où je semble endormie, mais en réalité je prépare autre chose. L’été, par exemple, m’épuise. Je ne vais pas mentir, c’est la saison que j’aime le moins. La chaleur me colle à la peau, m’alourdit, m’assomme. J’ai l’impression que mon énergie se dissout dans l’air brûlant. J’écris moins, ou du moins j’écris plus difficilement. Comme si chaque phrase demandait un effort surhumain. Et puis c’est la période des vacances, alors moi aussi je ralentis mon rythme. Puis vient l’automne. Et là,…
Pourquoi je tiens plusieurs journaux (et ce qu’ils m’apportent)
J’ai toujours tenu un journal. Enfin… plusieurs, en réalité. Parce qu’aucun ne suffit à contenir tout ce que je veux écrire. Il y a le journal intime, celui où je dépose mes émotions brutes, mes colères, mes élans de joie, mes contradictions. C’est un espace sans filtre, sans attente, un lieu où je peux être aussi vulnérable que nécessaire. Il y a le carnet d’idées, rempli de phrases griffonnées à la volée, d’images que je ne veux pas perdre, de fragments qui pourraient devenir un jour le cœur d’une histoire. Ce n’est pas organisé, ce n’est pas joli. Mais c’est vivant, et parfois une seule ligne suffit à rallumer…
Pourquoi j’aime les belles choses, et ce qu’elles changent dans ma vie
J’aime les belles choses. Pas forcément celles qui coûtent cher, ni celles qu’on expose pour impressionner. Les belles choses, pour moi, ce sont celles qui ont une présence, une texture, une âme. Un carnet qui se patine au fil des pages, un bol ébréché mais familier, la lumière d’une fin d’après-midi qui transforme une pièce banale en tableau. Un pull trop grand qui garde en lui la chaleur d’un souvenir. Une phrase qu’on relit dix fois parce qu’elle semble taillée sur mesure pour notre cœur. Un parfum qui vous enivre et dont on ne peut se séparer. On pourrait croire que ce sont des détails insignifiants. Moi je crois…
Pourquoi j’aime créer et animer mon podcast
Quand j’ai lancé mon podcast, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Pour être honnête, je me suis demandé si quelqu’un écouterait vraiment. Et pendant plusieurs mois, en effet, je pense que les auditeurs se comptaient sur les doigts d’une main. Mais il y avait ce mélange d’excitation et de timidité, comme quand on parle à une salle vide en espérant que quelqu’un finira par entrer. Et puis j’ai découvert quelque chose de précieux : j’aime profondément être derrière ce micro. C’est difficile à expliquer. Ce n’est pas seulement une question de partager des histoires ou des lectures. C’est le fait de créer un espace intime. Un moment…
Je n’ai pas de méthode, mais j’ai une vie d’écrivaine.
On demande souvent aux écrivains : “Quelle est ta méthode ?” Comme si écrire se résumait à une étincelle de génie, ou à attendre l’inspiration en sirotant un café. La vérité, me concernant, c’est que je n’ai pas de méthode magique. Mais j’ai une routine. Chaque matin, je me lève tôt. Je me douche, je m’habille, je me maquille, comme si je partais travailler à l’extérieur. Sauf que mon bureau est chez moi, et que mon travail, c’est écrire. J’y passe six à sept heures par jour. Quand j’allume mon ordinateur, je suis au travail. Et quand je l’éteins, je ne le rallume plus. Mais ce n’est pas pour autant…