Comment trouver la force d’écrire quand personne ne lit vos textes
Il m’arrive parfois de me demander : à quoi bon écrire, si personne ne lit ? C’est une question qui ronge plus d’un écrivain, surtout à l’heure des réseaux, où chaque texte semble valoir uniquement par le nombre de clics, de cœurs, de partages. La vérité, c’est que la plupart du temps, on écrit dans le silence. On se donne, on se dépouille, et le monde continue sans nous. Pas d’ovation, pas de tonnerre. À peine un frisson, parfois même rien. Et pourtant… j’écris. J’écris parce que c’est ce que je suis. Pas pour être aimée, pas pour être applaudie. J’écris parce que si je n’écrivais pas, je ne…
Comment continuer quand son premier roman ne marche pas…
Je me suis auto-publiée. Mon tout premier roman. Ou du moins le premier que je trouvais assez bon pour être publié. Pendant des mois, il a été mon obsession. Je l’ai écrit, corrigé, réécrit, trituré jusqu’à l’épuisement. J’ai voulu qu’il soit parfait, ou du moins, aussi parfait que possible pour mes moyens. J’en suis arrivée au point où je ne pouvais plus le voir en peinture. Chaque phrase me donnait envie de tout recommencer, chaque détail me semblait fragile. Alors un jour, j’ai décidé que c’était fini. Que je devais lâcher prise. Je l’ai mis en ligne, comme on envoie une bouteille à la mer. Avec l’espoir, malgré tout,…
Pourquoi Je ne Veux plus Donner de Conseils d’Écriture.
Simplement parce que je crois que je n’ai plus rien à dire sur “comment écrire”. Ou plutôt : je n’ai plus envie d’en dire. C’est étrange à admettre, parce que ce blog a longtemps été un endroit où je partageais mes petites méthodes, mes observations, mes astuces. Mais à force, ça tourne en rond. Toujours les mêmes questions, toujours les mêmes réponses, toujours la même impression d’écrire une notice Ikea de la création. Et je n’ai pas envie que mon écriture devienne ça : un manuel pratique sans vie. La vérité, c’est que je n’écris pas pour expliquer. J’écris pour comprendre. Pour comprendre pourquoi un personnage me hante. Pour…
Lettre à toi qui crois que tout a déjà été écrit.
Tu lis les chefs-d’œuvre. Tu ouvres des livres comme on entre dans des cathédrales. Tu te tiens droit, petit, admiratif, et tu murmures : À quoi bon ? Tu vois les grandes phrases. Les styles parfaits. Les histoires qui touchent au divin. Et tu crois qu’il ne reste plus rien. Mais tu te trompes. Ce n’est pas la nouveauté qu’on cherche. C’est toi. Ta voix. Ton regard. Ce que tu es seul.e à porter. À toi qui baisses les yeux devant les géants,Tu crois que tout a été dit.Que chaque histoire d’amour a déjà été racontée.Chaque trahison. Chaque fuite. Chaque renaissance.Tu as raison.Mais tu oublies une chose : pas par toi.Aucun autre…
Dernier souffle avant l’été
Le soleil a posé sa main tiède sur ma nuque et, comme chaque année, j’entends l’appel discret des chemins creux, des pages qu’on lit les pieds dans l’eau, des silences peuplés de cigales. L’été est là. Et moi, j’ai besoin, non pas de fuir, mais de faire une pause. Une vraie. Loin des écrans, des claviers, des deadlines que je m’impose avec l’enthousiasme un peu fou des passionnés. Le temps est venu de respirer autrement, d’écrire peut-être, mais en marge. De vivre, aussi, tout simplement. Je vous préviens avec tendresse : il n’y aura pas de nouveaux articles sur le blog jusqu’à la rentrée. Pas de thriller numérique, pas…
Dans la gueule du texte : la menace douce
Ce n’est pas la colère qui fait peur. C’est ce qui se dit sans hausser la voix. Ce texte m’a forcée à chercher la tension dans les non-dits, les phrases trop polies, les adieux qui grincent doucement sous la langue. Une lettre. Une menace. Sans aucun mot violent. Mais qu’on relit deux fois. Parce qu’elle laisse une ombre sur la peau. Cher ami,Je t’écris tard. Tu sais que je préfère le silence du soir. Les mots y prennent une couleur plus sincère, plus calme.Je n’ai rien oublié. Pas ton rire, ni ton parfum, ni ce que tu m’as pris.Et je t’en remercie. Vraiment.Ce genre de perte, ça transforme un être. Ça…
Lettre à toi qui confonds perfection et sincérité.
Tu réécris la même phrase vingt fois. Tu coupes. Tu reprends. Tu hésites sur un adjectif pendant une heure. Tu veux bien faire. Tu veux que ce soit beau, fort, irréprochable. Tu crois qu’il faut que ce soit parfait pour être vrai. Mais si tu continues comme ça, tu vas étouffer ton texte dans son berceau. Alors cette lettre, c’est un rappel. Une claque douce. Une vérité que j’ai appris à coups de ratés. À toi qui pèses chaque mot comme s’il allait être gravé sur ta tombe,J’ai une mauvaise nouvelle : tu ne pourras jamais écrire quelque chose d’universel en essayant d’être parfait.Tu n’es pas une machine à chef-d’œuvre.…
Dans la gueule du texte : un duel sans verbe d’état
Parfois, les mots les plus simples deviennent les plus paresseux. Être. Devenir. Rester. On les convoque comme des béquilles pour dire ce qu’on n’ose pas vraiment montrer. Alors ce défi m’a obligée à dégager les béquilles et marcher toute seule. À recréer le réel par les nerfs, le souffle, la chair. Aucun verbe d’état. Aucun raccourci. Juste deux anciens amants, face à face, dans l’instant suspendu d’un adieu qu’on n’arrive pas à faire proprement. L’odeur du café froid. La table encore encombrée. Une cuillère tremble dans une tasse oubliée.Il se lève, lentement. Règle la distance entre eux d’un pas sec.— Tu n’as pas répondu.Sa voix racle. Il n’y met rien. Aucun reproche.…
Lettre à toi qui viens de tout effacer…
Tu as tout supprimé, pas vrai ? Le chapitre que tu avais mis une semaine à écrire. Le roman inachevé. Le fichier “versionfinaleV6dernierdefinitif”. Tu as relu. Tu as jugé. Tu as cliqué sur Supprimer. Et maintenant tu regardes le vide, le ventre noué, en pensant que c’était mieux comme ça. Alors cette lettre est pour toi. Pas pour te rassurer. Pour te rappeler ce que tu viens de faire. Et pourquoi tu vas devoir recommencer. Bravo. Tu viens d’accomplir un petit meurtre. Et comme tous les crimes, il avait ses raisons : trop moche, trop plat, trop nul. Trop toi. Tu as cru faire place nette. En réalité, tu as juste…
Lettre d’une Étoile Éteinte
Il y a des morts qui ne meurent jamais. Des voix qui restent accrochées entre deux silences, comme un collier qu’on ne retire jamais, même la nuit. Elle, c’était mon Nord. Pas la douceur mièvre. La force. L’aiguille droite. Je l’ai perdue à vingt-cinq ans, mais elle me parle encore. Je n’avais pas écrit pour elle. C’était trop grand. Trop intime. Trop pur. Et puis aujourd’hui, j’ai laissé couler cette lettre. Je ne sais pas si c’est sa voix. Mais c’est ce qu’elle aurait pu dire. Ce qu’elle me dit encore. À sa manière.