Lettre à toi qui crois que tout a déjà été écrit.
Tu lis les chefs-d’œuvre. Tu ouvres des livres comme on entre dans des cathédrales.
Tu te tiens droit, petit, admiratif, et tu murmures : À quoi bon ?
Tu vois les grandes phrases. Les styles parfaits. Les histoires qui touchent au divin.
Et tu crois qu’il ne reste plus rien.
Mais tu te trompes.
Ce n’est pas la nouveauté qu’on cherche. C’est toi. Ta voix. Ton regard. Ce que tu es seul.e à porter.
À toi qui baisses les yeux devant les géants,
Sam Zaenker
Tu crois que tout a été dit.
Que chaque histoire d’amour a déjà été racontée.
Chaque trahison. Chaque fuite. Chaque renaissance.
Tu as raison.
Mais tu oublies une chose : pas par toi.
Aucun autre n’a tes silences. Tes ruelles. Tes gestes quotidiens. Ton rire quand tu t’endors.
Personne n’a grandi dans ton ombre.
Personne ne porte les cicatrices que tu caches sous ton pull.
Tu n’écriras pas un chef-d’œuvre. Pas tout de suite.
Mais tu écriras une trace.
Et c’est tout ce qu’on demande à un écrivain : laisser une empreinte qu’on peut suivre, même dans la nuit.
La littérature, ce n’est pas un piédestal. C’est un fleuve.
Et tu es une goutte. Mais une goutte unique.
Un jour, quelqu’un tombera sur tes mots.
Et ce jour-là, ce ne sera plus déjà dit.
Ce sera juste ce qu’il ou elle avait besoin d’entendre.
Alors écris. Même si tu trembles.
Surtout si tu trembles.
Ce tremblement, c’est ta voix. C’est ta preuve.
À très bientôt,
Votre Sam 🖋️