Pourquoi j’aime créer et animer mon podcast
Quand j’ai lancé mon podcast, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Pour être honnête, je me suis demandé si quelqu’un écouterait vraiment. Et pendant plusieurs mois, en effet, je pense que les auditeurs se comptaient sur les doigts d’une main. Mais il y avait ce mélange d’excitation et de timidité, comme quand on parle à une salle vide en espérant que quelqu’un finira par entrer.
Et puis j’ai découvert quelque chose de précieux : j’aime profondément être derrière ce micro.
C’est difficile à expliquer. Ce n’est pas seulement une question de partager des histoires ou des lectures. C’est le fait de créer un espace intime. Un moment suspendu, entre ma voix et l’oreille de quelqu’un que je ne connais pas, mais qui choisit de m’écouter. Cette proximité est incroyable. Elle est invisible, mais tangible.
Préparer un épisode, c’est déjà une joie en soi. Chercher les textes, lire ou relire les oeuvres, et puis lire les fiches disponibles sur internet, réfléchir au fil conducteur, imaginer l’ambiance… Une fois par mois, je m’installe finalement avec mes notes, un café à portée de main, et je commence à construire cette petite bulle sonore. Ce n’est pas un travail mécanique, c’est une forme de tendresse que je mets dans chaque détail. Je teste les sonorités, la longueur, et la logique. Je n’invente rien, je ne prétends pas donner une critique originale de ces textes monumentaux, simplement une synthèse aussi honnête que possible de ce que j’en retiens.
Et puis vient le moment d’allumer le micro. Je vérifie le son, je prends une respiration, et je commence. Ma voix change alors de rôle : elle n’est plus juste la mienne, elle devient un chemin. Elle porte les mots autrement que sur la page, avec un rythme, une chaleur, une vibration. Je découvre toujours quelque chose de nouveau dans un texte quand je le lis à voix haute. J’ai longtemps travaillé dans les relations clientèles, d’abord comme agent de call center, puis plus tard comme formatrice et manager de services clients. Utiliser ma voix est donc une sorte de seconde nature. Et j’essaie de la rendre aussi apaisante que possible quand j’enregistre pour mes Encrés (mes auditeurs).
Je pense souvent à la personne qui écoute. Peut-être dans les transports, peut-être le soir avant de dormir, peut-être en cuisinant. Je ne vois pas son visage, je ne sais pas son nom, mais je sens cette présence. Et ça suffit pour me donner l’impression que mes mots, mes choix, mes hésitations mêmes, trouvent un écho quelque part.
Ensuite vient le travail d’édition, couper, monter, ajouter la bande son. Depuis peu je génère moi-même les morceaux de musique que j’utilise par le biais du site producer.ai, où l’on peut créer de la musique simplement en entrant une phrase, une atmosphère ou un souhait. Et c’est vraiment passionnant. La création de la vidéo pour YouTube est aussi une partie que je redoutais un peu, mais au fil des mois, après beaucoup de changements dans les pistes que je souhaitais adopter et de façon d’organiser mes vidéos, j’adore cette partie là aussi.
Le travail sur mon podcast m’a appris une chose essentielle : la perfection n’a pas d’importance. Une petite respiration, un silence, une voix qui tremble un peu… tout ça fait partie de l’expérience. C’est vivant. Et c’est ça qui crée le lien.
Aujourd’hui, je ne vois plus le podcast comme un simple projet à côté de mon écriture. C’est devenu une façon de partager, autrement, mon amour pour les grands textes. De leur donner un corps sonore, une vie qui se partage dans l’instant.
Et à chaque fois que j’éteins le micro, je ressens la même gratitude : celle d’avoir pu ouvrir une petite fenêtre vers quelqu’un, quelque part.
Créer, ce n’est pas seulement produire. C’est relier. Et mon podcast est devenu l’un de mes moyens préférés de le faire.
À très bientôt,
Votre Sam 🖋️