Pourquoi Je ne Veux plus Donner de Conseils d’Écriture.
Simplement parce que je crois que je n’ai plus rien à dire sur “comment écrire”. Ou plutôt : je n’ai plus envie d’en dire.
C’est étrange à admettre, parce que ce blog a longtemps été un endroit où je partageais mes petites méthodes, mes observations, mes astuces. Mais à force, ça tourne en rond. Toujours les mêmes questions, toujours les mêmes réponses, toujours la même impression d’écrire une notice Ikea de la création. Et je n’ai pas envie que mon écriture devienne ça : un manuel pratique sans vie.
La vérité, c’est que je n’écris pas pour expliquer. J’écris pour comprendre. Pour comprendre pourquoi un personnage me hante. Pour comprendre pourquoi je tremble parfois devant ma propre page. Pour comprendre pourquoi certaines phrases me survivent alors que d’autres meurent aussitôt qu’elles sont écrites.
Donner des conseils, c’est mettre des cadres, des règles, des “il faut”. Mais l’écriture, la vraie, celle qui brûle et qui blesse, elle n’a rien d’un tutoriel. Elle est désordonnée, inconfortable, contradictoire. Elle se moque des conseils — même des miens.
Alors j’arrête. Pas d’un coup, pas brutalement. Mais je ne veux plus que ce blog soit seulement une boîte à outils. Je veux qu’il soit un lieu où je peux parler de ce que ça fait d’écrire, pas de comment il faudrait écrire.
Peut-être que ça choquera. Peut-être que certains viendront ici chercher une méthode miracle et repartiront frustrés. Tant pis. Ce que j’ai envie de partager aujourd’hui, c’est la vérité nue : écrire, c’est un combat avec soi-même, et je ne prétends plus avoir les armes pour les autres.
À partir de septembre, je veux ouvrir ce blog à autre chose. Des réflexions, des doutes, des carnets de bord. Des lectures qui m’ont bouleversée. Des liens entre l’écriture et le reste de la vie. Bref, pas des “conseils”, mais des éclats. Des morceaux de ce que c’est, pour moi, de continuer à écrire.
Écrire, c’est changer. Et j’ai envie que ce blog change avec moi.
À très bientôt,
Votre Sam 🖋️
Photo de Antonio Feregrino sur Unsplash
