
Faut-il toujours suivre son plan d’écriture ?
Il y a deux types d’écrivains :
👉 Ceux qui tracent un plan détaillé, presque au millimètre, avant d’écrire la moindre ligne. (Oui, j’avoue, je suis comme ça)
👉 Et ceux qui se lancent dans le vide avec une vague idée en tête et une foi absolue dans leur instinct.
Si vous lisez cet article, c’est sans doute parce que vous oscillez entre ces deux extrêmes, tiraillé entre le besoin de contrôle et l’envie de liberté. Alors, quand est-ce qu’il faut lâcher son plan et se laisser porter ?
💡 Spoiler : bien plus souvent qu’on ne le pense.
Le plan, cet ami rassurant… qui peut devenir un piège

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : un plan, c’est utile. Vital, même, pour certain(e)s. Comme moi. Lors de mes premiers essais d´ecriture, je ne pensais pas en avoir besoin… Et je me suis retrouvée bloquée page 10… Un bon squelette narratif aide à structurer son intrigue, éviter les impasses, repérer les incohérences avant qu’elles ne deviennent des monstres indomptables.
Mais voilà, un plan est figé. Et l’écriture, elle, ne l’est pas.
Si on s’accroche trop rigidement à son plan, on risque de tuer la spontanéité, de brider ces instants magiques où une scène prend une tournure inattendue, où un personnage refuse de suivre le script et décide de faire à sa tête. (Oui, ça arrive. Tout le temps. On n’écrit pas toujours l’histoire, parfois, c’est elle qui nous écrit.)
L’écriture est un processus vivant. Et comme toute chose vivante, elle ne supporte pas qu’on l’enferme trop longtemps dans des cases.
Les signes qu’il est temps de lâcher le plan

Si vous ressentez l’un des symptômes suivants, c’est probablement le moment de faire confiance à votre instinct :
📌 Vous vous ennuyez – Si vous vous forcez à écrire une scène parce que « c’était prévu comme ça », mais que vous baillez en tapant chaque mot… Mauvais signe. Un roman qui ennuie déjà son auteur à ce stade ennuiera son lecteur. Garanti.
📌 Vos personnages se rebellent – Vous aviez prévu que votre héros fasse un choix crucial à la fin du chapitre 10, (Oui, j’aime le 🔟) mais voilà… Vous sentez qu’il n’irait pas du tout dans cette direction. Il résiste. Ses réactions sonnent faux. Écoutez-le.Il a peut-être raison. Après tout, c’est sa vie.
📌 L’histoire stagne – Vous suivez le plan, et pourtant… ça coince. Le rythme s’alourdit, l’intrigue patine, et l’excitation des débuts s’efface. Parfois, ça veut juste dire qu’il faut jeter la carte et prendre un chemin de traverse.
📌 Le plan devient un carcan – Si l’écriture commence à ressembler à une to-do list, si elle perd son souffle, c’est peut-être le signe que vous avez trop misé sur la structure et pas assez sur la découverte.
Écrire sans plan : chaos ou liberté ?
Écrire sans plan, ce n’est pas avancer en pleine tempête sans boussole. C’est juste accepter l’inconnu avec un minimum de repères. Beaucoup d’auteurs célèbres, de Stephen King à Haruki Murakami, fonctionnent ainsi : partir d’une idée forte et voir où elle mène. Et je pense qu’on peut admettre que ça fonctionne pour eux !
Mais alors, comment éviter de se perdre ?
✔️ Ayez un point de départ et un point d’arrivée – Même sans plan détaillé, savoir où on commence et où on veut finir suffit souvent à garder le cap. Ce qu’il y a entre les deux ? C’est là que la magie opère.
✔️ Faites confiance à vos personnages – Un bon personnage peut porter une intrigue sur ses épaules. Laissez-le réagir aux événements comme il le ferait naturellement, pas comme vous l’aviez décidé sur un tableau Excel il y a trois mois. (Non, je n’utilise pas Excel pour mes plans, mais c’est parce que je suis allergique aux tableaux 😅)
✔️ Notez les idées clés sans figer la structure – Quelques repères griffonnés sur un carnet ou un fichier suffisent souvent à éviter la dérive totale sans brider la créativité.
✔️ Acceptez de revenir en arrière – L’écriture intuitive, c’est aussi accepter de faire des erreurs, de tester des choses, de réécrire des passages entiers si une meilleure idée émerge. Ça fait partie du jeu.
Entre instinct et structure : trouver son équilibre
Écrire de manière intuitive, ce n’est pas rejeter toute forme de planification. C’est juste savoir quand lâcher prise. C’est accepter que le meilleur d’un roman naît souvent là où on ne l’attendait pas.
Si vous sentez que votre plan devient un poids, osez l’abandonner un instant. Prenez ce virage imprévu. Testez une autre voie.
Qui sait ? Peut-être qu’au détour d’une phrase, vous trouverez exactement ce que vous ne saviez même pas chercher.
À trés bientôt,
Votre Sam 🖋️
Photo : Absolutvision , Kelly Sikkema

